mercredi 24 février 2010

4e rencontre du club vidéo grammatical

Voilà un club vidéo comme je l'imaginais! Nous sommes parvenus à entrer dans une micro analyse de la grammaire actuelle! Je vous raconte!

Dans un premier temps, j'ai resitué l'ensemble des rencontres du club vidéo dans l'année. Il en reste donc trois: mars, avril et mai, des autoscopies. Et un post test. Ça a fait du bien aux enseignants de se souvenir de la séquence.

J'ai demandé ensuite de nommer ce dont ils se rappelaient de notre dernière rencontre. Ils ont rappelé les manipulations et, ce qui m'a surpris, le fait que personne ne les utilisait comme il faut. Ils ont rappelé leurs difficultés avec toute la grammaire actuelle et leur besoin de formation. Nous aurons donc, le 26 mars prochain, une formation plus formelle sur la grammaire actuelle (la formation présentée dans le cadre du cours sur les pédagogies actives). Ils ont ensuite rappelé la vidéo de l'élève: un enseignant pose des questions. Nous avions eu tellement peu de temps pour la regarder que je crois qu'il était normal qu'ils aient oublié.

Nous avons donc revu les trois premières minutes où l'élève fait les manipulations dans le contexte de sa phrase. Après chaque arrêt, nous avons discuté de ce que ça implique. Les lacunes en grammaire actuelle se faisait sentir.

Par la suite, j'ai hésité à présenter les activités suivantes. En fait, je ne savais plus dans quel ordre les présenter. L'interaction idéale ou la vidéo? Comme ils m'ont vu bafouiller, je les ai laissé choisir. Deux contre deux, j'ai tranché: la vidéo d'abord. (En fait, ils étaient cinq ce soir. Depuis le début de l'année, j'ai perdu deux participants, peut-être trois. C'est la vie!) Ils ont bien vu que l'enseignant essayait d'amener l'élève vers la réponse, mais que les réponses du jeune garçon montraient qu'il était tout mêlé. Assez rapidement, une enseignante est parvenue à mettre le doigt sur le bobo: l'enseignant devait revenir à la phrase de base. Il a fallu cependant qu'elle explique aux autres pourquoi elle en arrivait à cette conclusion.

J'aime beaucoup cet aspect du club vidéo: il laisse place à la compétence des enseignants et au partage de l'expertise. Plutôt qu'être l'unique point de référence, le cp partage et surtout délègue son expertise. C'est un point de vue que j'aime beaucoup, parce que je n'ai jamais prétendu en savoir plus :) Ça me fait penser au groupe de discussion proposé par Giasson dans lequel l'enseignant se trouve au centre du groupe. Les échanges passent par lui mais n'émanent pas de lui ni n'arrivent à lui.

Après avoir discuté autour de ce que demandait l'enseignant, ce qu'il aurait pu dire en conformité avec la grammaire actuelle, j'ai proposé l'interaction idéale. Au verso, je leur ai proposé d'écrire une autre interaction avec une phrase, mais uniquement de dire comment il fallait faire l'exercice grammatical s'est avéré un échange engageant. Je m'en suis tenue à cela.

Finalement, nous n'avons pas vu les dernières minutes de la vidéo par manque de temps: de toute façon, la conversation a tourné autour de la pédagogie. Les enseignants ont été surpris d'abord de constater qu'un enseignant puisse prendre quinze minutes avec un seul élève et que les autres travaillent (ou ne dérangent pas...) Nous avons parlé de la pédagogie par ateliers. Ils ont aussi remarqué que l'enseignant de la vidéo questionne bien l'élève et il cherche à faire émerger la réponse de l'élève. Cependant, ils ont qualifié d'acharnement les détours pris pour trois phrases... Un enseignant du groupe a avoué avoir tendance à donner la réponse à l'élève, lui dire : «tu comprends, là, hein!» et savoir que ce n'est pas vrai, mais renvoyer l'élève à sa place... Le premier pas est fait vers le changement: il nomme une difficulté.

Prochain club vidéo: une autoscopie! J'ai hâte! Ce n'était pas clair pour les enseignants ce qu'ils devaient montrer. J'ai redis que la vidéo est un prétexte pour discuter. C'est une manière de soumettre un problème au groupe et de discuter tous ensemble d'une même séquence, sans être physiquement dans la classe de l'autre en temps réel. Que ce soit une belle leçon en grammaire actuelle ou une leçon traditionnelle, ça importe peu. Les premiers volontaires vont quand même essayer de construire une belle leçon, sans mon aide! Le défi, lors de la prochaine rencontre, sera de les laisser discuter et de ne pas trop diriger par mon questionnement. Par contre, je crois qu'ils auront besoin d'une certaine validation et se faire pointer les éléments à améliorer. Il faudra que je me garde une réserve...

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